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J'aurais aimé être une artiste.
18 septembre 2013

Y'a tant de vagues et de fumée ...

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Aujourd'hui est une journée où j'écoute le Paradis blanc de Michel Berger. Et ce n'est jamais bon signe. Le Paradis blanc a une signification un peu particulière pour moi et pour mille autres personnes. C'est la chanson que nous avons chantée le 31 juillet 2010 en hommage à Marceau Allibe qui s'était enlevé la vie deux jours auparavant. Chaque note résonne en moi d'une manière particulière et en écrivant, j'ai du mal à contenir mes larmes. J'ai tant de regrets, et cette chanson m'y renvoie plus que jamais.

Il y a des jours avec et des jours sans. Et les jours sans, il faut faire avec. Dimanche soir fiévreuse, hier sereine et aujourd'hui complètement vidée. J'ai le sentiment d'être complètement à côté de mes pompes. D'ordinaire, je souris pour un rien, je suis ouverte aux autres et je vois les choses du bon côté. Mais aujourd'hui, j'ai eu beaucoup de mal à faire semblant. Et je ne sais même pas pourquoi. Je n'ai envie de rien, je suis désagréable avec ma mère et ma soeur sans raison. Je pourrais me mettre des baffes.

Hier pourtant, j'étais si sereine. Je me suis libérée d'un poids, j'étais enfin capable d'envisager mon avenir un peu plus sereinement. Mais aujourd'hui, c'est comme si j'avais le contrecoup. Je ne suis pas triste, je ne suis pas en colère, je suis juste lasse. Complètement lasse de tout. Je sais parfaitement que demain, ça ira mieux. Mais il y a des jours comme aujourd'hui et où je me dis, malgré la chance immense que j'ai, il me manque l'essentiel. C'est égoïste parce que pour tant de gens, il manque justement l'essentiel au sens propre du terme : l'accès à un point d'eau, le fait de pouvoir manger à sa faim, être entourée par sa famille, faire des études ... Mais avec la meilleure volonté du monde, je n'arrive pas à effacer les pensées qui m'assaillent aujourd'hui. Et je me sens terriblement coupable.

Je ne sais pas très bien pourquoi j'ai commencé à rédiger ce billet, je n'ai rien à dire. J'aimerais juste que la boule au fond de ma gorge se transforme en larmes. Et j'aimerais serrer quelqu'un dans mes bras. Je ne sais pas qui, mais serrer quelqu'un dans mes bras et me sentir vivante. J'ai besoin de me sentir vivante, mais je passe mes journées à faire semblant d'être bien dans mes Converse rose pâle.

Demain, ça ira mieux.

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