Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
J'aurais aimé être une artiste.
14 mai 2013

As long as I have music in my life, I can see a brighter day ♪

882365_483282898393651_588326994_o

« When the world seems far beyond me and I have no place to go,
When my life seems cold and empty and I feel all alone
Then a song that I remember helps to ease my troubled mind
And I find the strenght within me ... »

*

Que ferais-je sans la musique ? Probablement pas grand chose. Il y a des siècles de cela, Platon a écrit : « La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée. » et je suis définitivement d'accord avec lui. La musique rythme ma  vie et c'est la seule chose sur laquelle je puisse compter lorsque tout fout le camp. Lorsque je n'arrive plus à vivre avec moi-même et que la seule personne au monde qui me connaisse telle que je suis me remballe avec ses : « Tu ne vas pas nous faire ta soirée "J'ai 22 ans-je suis célibataire-moche-et-nulle" hein ? » il ne me reste que la musique pour m'exprimer. Mon piano me comprend mieux que personne, il ne me juge pas, ne me fait pas de reproches et me permet de m'évader. « Un piano doit être un confident qui essuie nos rages. » a dit Félix Leclerc. C'est tout à fait ça, heureusement que je l'ai !

Et puis il y a la musique que je partage, le chant choral. Quelle merveilleuse passion ! La dernière fois que j'ai chanté en choeur, c'était il y a quinze jours. J'ai eu l'occasion de vivre de merveilleux moments de partage et d'humanité et j'ai encore du mal à redescendre sur terre. Nous avons chanté avec un choeur allemand et un choeur luxembourgeois ainsi que des enfants de différentes écoles françaises et allemandes pour célébrer les 50 ans des accords de l'Elysée, mais surtout la belle amitié franco-allemande que nous vivons au quotidien en région frontalière.

A nos côtés, il y avait un groupe de rapeurs allemands. Je n'écoute pas vraiment de rap et si je suis très éclectique, ce n'est pas mon style de prédilection et je n'y connais pas grand chose. Mais ce duo a déclamé de très beaux textes en français et en allemand, bourrés de valeurs humaines pour faire tomber les frontières. Et puis I Muvrini nous a fait le plaisir de se joindre à nous pour participer à cette belle fête. Ce groupe corse qui ne manque pas une occasion de mêler leurs voix aux nôtres depuis l'album avec les 500 choristes nous a une fois de plus offert de très beaux moments de partage. Ce n'est pas la première fois que je chante avec eux, mais à chaque fois je suis émerveillée.

Après la cérémonie du matin, nous avons eu l'occasion de discuter avec Jean-François Bernardini, l'un des chanteurs d'I Muvrini. Ce fût un véritable partage et si la terre était peuplée de personnes telles que lui, ce serait extraordinaire ! Il a une si belle vision du monde et je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi humain, d'aussi humble, d'aussi sincère ... J'ai été bouleversée par cette rencontre. Je l'avais déjà été en 2009 et j'avais carrément pleuré sur scène. Mais là, il discutait avec nous (les jeunes de mon choeur) en toute simplicité, un verre à la main. Il a demandé à chacun ce que nous faisions comme études ou comme métier et a adressé un petit mot à chacun, commentant notre parcours, nos passions, etc. Un merveilleux moment qui pourtant n'avait rien d'extraordinaire en soi.

Avant de nous diriger vers un lieu de mémoire important, il nous a confié que ses livres de chevet étaient ceux de Christine Singer et nous a conseillé de les lire. Je vais m'y mettre, pour sûr !

Puis nous avons chanté sur le lieu d'un ancien camp de transit de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons interprété Imagine de John Lennon et un canon hébreux, Hashivenu. C'était un moment rempli d'émotion et il régnait une ambiance particulière sur ce lieu où tant de choses affreuses se sont passées. Personne n'a ri, il m'a semblé que tout le monde avait des trémolos dans la voix ... Et puis les trois chanteurs d'I Muvrini se sont avancés et ont entonné une polyphonie qu'ils ne chantent que le 8 octobre dans leur village. Quel beau cadeau ! Et pour finir, Zweierpasch nous a offert un très beau texte sur les différences entre les êtres humains qui devraient les rapprocher au lieu de les éloigner ... A un moment donné, les chanteurs d'I Muvrini ont pris un micro pour improviser des polyphonies sur leur texte. C'était extraordinaire. J'avais des frissons, et pas seulement à cause du vent !

Et enfin, le soir nous avons donné un grand concert de clôture de cette belle journée de partage. Nous avons fait plusieurs chants communs, puis les choeurs allemand et luxembourgeois ont interprété leurs chants et nous en avons chanté quatre avec notre choeur. Je crois que nous ne les avons jamais si bien chantés ... Notre chef de choeur a même pleuré sur l'Hallelujah de Leonard Cohen. Je ne l'avais jamais vu pleurer, ça m'a fait quelque chose, j'étais vraiment très émue. Le chant choral me procure de si belles émotions !

Pour terminer le concert, nous avons chanté plusieurs chants avec I Muvrini. C'était un moment fabuleux, ces trois chanteurs sont extraordinaires ! Il y avait une véritable communion entre eux et nous, c'était beau à voir, à écouter, à vivre tout simplement. Mon père a eu la gentillesse de filmer notre concert et souvent, je me repasse les vidéos en boucle pour revivre ces instants magiques.

Après le concert, je suis rapidement allée saluer mes parents puis je me suis approchée des jeunes de mon choeur qui étaient avec I Muvrini. Ils se sont prêtés au jeu des photos, c'était très sympa. Evidemment, je ne voulais pas figurer sur les clichés, j'aurais fait tache. Mais Jean-François m'a vue en train de partir me cacher et il a dit : « Si, toi aussi ! » Alors je me suis résignée. Et même si je n'étais pas directement à côté de lui, il a mis sa main derrière ma tête, et une fois les clichés dans la boîte, devinant mon émotion, il m'a serrée dans ses bras. Je ne m'y attendais pas du tout, j'ai été tellement touchée ... J'ai senti les larmes me monter aux yeux et j'ai eu bien du mal à lutter ... J'ai alors réussi (ne me demandez pas comment) à lui glisser à l'oreille : « Vous êtes extraordinaire ! » et il a pris mon visage entre ses mains et m'a dit : « Merci à toi. Ne t'arrête pas chanter. » Et puis en s'adressant à tous les choristes qui étaient là (sous le regard ému de mon chef de choeur) il nous a remerciés et nous a dit : « Gardez cette énergie, cette passion ! »

Comment redescendre sur terre après de telles émotions ? Comment est-ce possible tant d'humanité et tant de beauté en une seule personne alors que d'autres en sont complètement dépourvus ? Ces trois chanteurs oeuvrent à rendre ce monde meilleur et autour d'eux, ils y parviennent. Je ressors grandie de cette journée et merveilleusement enrichie sur le plan humain. Je n'oublierai jamais ces moments privilégiés.

Ca fait longtemps que j'avais envie d'écrire ce billet, et depuis, mon travail à la librairie m'a fait redescendre sur terre malheureusement. Mais lorsque je vis de tels moments, j'ai envie de changer le monde. J'aimerais être dotée d'une telle humanité et que moi et mon sourire puissions apporter du bonheur au gens et véhiculer de si belles valeurs. Mais comment fait-on pour changer le monde lorsqu'on est timide et qu'on n'a pas envie de prendre beaucoup de place ?

 

Publicité
Publicité
J'aurais aimé être une artiste.
Publicité
Archives
Publicité