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J'aurais aimé être une artiste.
2 mars 2013

♪ Fa mi ré do si la si do si la la ... Je suis

♪ Fa mi ré do si la si do si la la ...

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Je suis amoureuse de ce morceau. Quelques notes, faciles à jouer. 
Et pourtant, ces notes me rappellent son sourire.

La musique adoucit les moeurs. Celui qui a dit ça ne sait pas à quel point il avait raison.

« Un piano doit être un ami, c'est à dire un confident qui essuie nos rages. » disait Félix Leclerc. Je n'ai ni le talent et la maîtrise de François-Frédéric GUY, ni la sensibilité de Marceau. Je ne suis qu'une piètre musicienne. Mais derrière mon piano, je me sens bien, sans trop savoir pourquoi, je suis heureuse. Je regrette simplement que ce ne soit qu'un bonheur égoïste, je n'ai pas le don d'enchanter les autres avec mon interprétation.

Un jour, mon prof de piano a plaqué les premiers accords d'un Nocturne de Chopin sur le clavier et j'ai été saisie d'un frisson. C'était un coup de coeur comme je n'en avais alors jamais eu. J'avais quatorze ans. En rentrant chez moi, j'ai passé des heures à m'acharner sur ces quelques notes, sans réussir à déchiffrer correctement la moindre mesure. Il me faudra plusieurs mois pour placer à la fois les bons accords, le rythme ou encore les nuances, mais ce n'est qu'au bout d'un an ou deux que j'ai réussi à trouver ma propre interprétation.
Et aujourd'hui encore, lorsque je joue ou que j'écoute ce Nocturne, j'ai des frissons. Pourquoi ce morceau me fait-il autant d'effet ? Derrière mon clavier, je passe par toute une palette d'émotions merveilleuses qui se figent dans un silence après la dernière note ...

En parlant de piano, évidemment je pense à Marceau. J'aurais aimé que ce vingt-neuf juillet deux mille dix n'existe pas. J'aurais aimé que Julie ne vienne pas nous annoncer cette nouvelle en plein milieu d'une chanson de Balavoine. J'aurais aimé ne jamais prendre conscience de l'horreur de la situation lorsque Guylaine a prononcé ces mots : « Mes choristes d'amour, il nous arrive quelque chose de particulier dans notre vie de Fous Chantants. Nous avons appris aujourd'hui que Marceau s'était enlevé la vie. » J'aurais aimé retenir mes larmes.
J'aurais aimé le connaître. J'aurais aimé oser l'aborder. J'aurais aimé lui écrire. J'aurais aimé lui dire toute l'admiration que j'avais pour lui. Je rêvais de prendre ne serait-ce qu'une demi-heure de cours avec lui. J'aimais la façon dont il comprenait Jacky à travers un regard, un clin d'oeil. Si seulement j'avais pu lui dire tout cela.
Mais il n'en saura jamais rien. Ma peine est sans doute déplacée par rapport à toutes ces personnes qui le connaissaient. Mais à chaque fois que je suis au clavier, il y a comme une ombre auprès de moi. Je lui dédie mes plus belles interprétations, sans jamais espérer lui arriver un jour à la cheville.

« La musique ça fait vivrerencontrer, partager et aimer.
Tu as choisi de partir sans un mot sans une note.
Sache que désormais nous les ferons vibrer pour toi Marceau.
Derrière chaque touche, le long de chaque corde persiste
une image, un souvenir, un rire qui accompagnera nos chants.
Tu as rejoint le Paradis Blanc ... 
Anime-le
 de tes doigts d'or. »

 

 

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