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J'aurais aimé être une artiste.
25 mars 2013

Quand l'doute est plus fort, faut pas glisser, tenir encore.

 

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« Rame. Rame, rameurs, ramez. On avance à rien dans c'canoë.
Là haut, on t'mène en bateau. Tu pourras jamais tout quitter, t'en aller ... »

_________________________________________________________________ Alain Souchon 

Aujourd'hui, j'ai envie de reprendre ma plume et de jeter quelques mots sur la toile. Je n'ai plus envie de me dévoiler, j'ai l'impression de ne plus rien avoir à dire. Mon existence est vide et personne avec qui partager les petits bonheurs de mes journées. Je me sens mélancolique, c'est peut-être la lecture de Nelligan qui me fait cet effet, je n'en sais rien.

J'ai commencé un stage en librairie et contre toute attente, je m'y sens bien. J'avais si peur d'aller travailler parce que je ne suis pas certaine d'être faite pour le monde du travail. Dire cela peut paraître prétentieux, mais ça ne l'est pas le moins du monde. Ce n'est pas du tout de la fainéantise, au contraire, je suis bosseuse et j'ai à coeur de bien faire lorsqu'on me confie une tâche. Seulement, je crois que je ne suis pas faite pour travailler en entreprise.
Confucius a dit : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » Alors je voudrais être écrivain ou pianiste. Mais je n'en ai pas les moyens ! Je suis loin d'être assez talentueuse pour me lancer là dedans. Et puis, la vie d'artiste ce n'est pas pour moi. Je n'ai pas cette fibre, je n'ai pas envie de sortir de ma bulle, elle est déjà bien trop fragile et critiquée comme ça.

J'aimerais reprendre mes études de Lettres, je n'aurais pas dû les abandonner. J'ai fait un choix un peu bizarre et personne ne me comprend vraiment. J'ai toujours été passionnée de littérature, et moi-même j'étais certaine de continuer à l'étudier jusqu'à la thèse. Et puis finalement, à la vue d'une simple brochure avec un violoncelle, j'ai pris un autre chemin. J'ai tenté les concours des écoles de commerce - un pari osé pour une littéraire. J'ai réussi mon concours et j'ai intégré l'école uniquement pour rentrer au conservatoire et reprendre plus sérieusement l'étude du piano.
Je n'ai pas rigolé tous les jours face à mes partitions de Beethoven ou Debussy, j'ai sué sur mes leçons de solfège et j'ai passé des heures à mémoriser des enchaînements d'accords pour progresser en accompagnement. Je n'ai pas l'étoffe d'une grande pianiste, mais j'aime ça. Les compliments de mes deux profs me font du bien, je suis toujours un peu sonnée lorsqu'elles me font des remarques positives. Ca me donne encore plus envie de continuer. J'ai soif d'apprendre et j'ai envie de me perfectionner, d'enrichir mon jeu et au fil des mois, je suis plus à l'aise au clavier, je déchiffre plus vite mes partitions et il m'arrive même d'improviser sur quelques accords ... chose que je ne me serais jamais risquée à faire auparavant !
Mais cette pratique intensive de la musique n'est pas tout. Il y a l'école de commerce à côté et il m'a fallu travailler d'arrache pied pour comprendre l'économie, la finance, le marketing et autres matières qui sont si éloignées de mes valeurs. Mais j'ai fini par m'y mettre, considérant que ces notions étaient de la culture générale. J'aime beaucoup apprendre et là, ce fût l'occasion de m'initier à des domaines que je ne connaissais pas. Seulement, je n'ai nulle intention de faire carrière là dedans !

Depuis quelques jours, je suis en train de m'avouer quelque chose qui m'écorche les lèvres car je n'ai jamais voulu y croire. Mais au fond, peut-être bien que j'aurais aimé être prof. Heureusement que personne de mon entourage réel ne lit ce blog, sinon il ou elle grimperait au plafond ! En effet, j'ai toujours clamé haut et fort que je ne voulais pas entrer dans le système, que je ne voulais pas perdre mes convictions et que l'éducation nationale était le meilleur moyen de me faire rentrer dans un moule qui ne me convenait pas. Mais surtout, je ne suis pas capable de me trouver devant une classe, je suis bien trop timide, je serais tellement impressionnée et mal à l'aise... Moi, le centre de l'attention ? Oh làlà non !
Mais lorsqu'un prof vient demander un conseil à la librairie, j'éprouve pour lui ou pour elle une certaine admiration, sans même savoir pourquoi. C'est bête, moi qui ai toujours critiqué les profs et déploré le fait que la plupart se laissait bouffer par le système. Beaucoup de profs ont perdu leurs illusions de jeune étudiant et ont oublié pourquoi ils faisaient se métier. Toutefois, j'ai eu la chance d'avoir plusieurs profs qui sortaient du lot, qui aimaient leur métier (et l'aiment toujours d'ailleurs) et ont su me transmettre leur passion. Et c'est pour ces profs que j'ai travaillé, pour eux que je suis entrée en Abibac puis en prépa. C'est grâce à ces personnes que je suis devenue l'étudiante sérieuse que je suis aujourd'hui, même si j'ai eu bien du mal à m'y mettre, au sérieux ! Ces profs sont des personnes extraordinaires que j'admire énormément. Et c'est à eux que je pense lorsqu'un prof arrive les yeux brillants de conviction et de passion à la librairie.
Seulement voilà, je n'ai pas assez de charisme pour être prof et me retrouver face à une classe. Si jamais j'arrivais à dépasser ma timidité et ma peur panique d'être au centre de l'attention, je me laisserais de toute façon bouffer et je n'arriverais pas à leur transmettre la moindre chose. Je rentrerais dans le moule et laisserais passer les injustices comme le font la majeure partie des profs, non par lassitude, mais par peur de m'exprimer !
Et pourtant, si je le pouvais, je m'inscrirais en fac de Lettres à la rentrée et j'irais jusqu'à l'agrégation. J'étudierais la musique en parallèle. Je retrouverais mon petit cocon à Metz et je pourrais participer sans difficulté à tous les projets de Jacky. Je ne dépenserais plus une fortune en billets de train. Je parviendrais peut-être à recoller les morceaux avec mes amis que j'ai tant déçus. Je verrais ma mamie toutes les semaines et je n'aurais plus peur à chacun de mes retours qu'elle me prenne pour une étrangère. Tout serait plus simple.
Mais comment puis-je dire à mes parents : « Ecoutez, j'ai eu les félicitations ce semestre, mon stage se passe bien et je bosse dur pour mon examen de piano, mais je vais arrêter l'école de commerce. Je suis désolée, c'est beaucoup d'argent foutu en l'air, mais j'aimerais reprendre mes études de Lettres à Metz. » Alors je vais prendre sur moi, terminer mon stage et préparer au mieux mon année de césure.

Ah oui, l'année de césure. Une année pour faire ce que je veux. Haha ! J'aimerais partir au Québec. Mais je crois que je ne mesure pas très bien ce que cela implique. D'abord, il me faudrait de l'argent et je ne peux pas demander un tel investissement à mes parents, ils en font déjà beaucoup. Et ensuite, si je pars au Québec je devrais arrêter la musique : le piano et la chorale. Pour le piano, je peux toujours trouver un professeur. En revanche, je ne trouverai pas mille choristes et un Jacky Locks outre Atlantique. 
C'est bête, lorsque les gens partent à l'étranger, ils se demandent s'ils vont pouvoir supporter la distance avec leur copain ou leur copine, ils se disent que leurs parents et leurs amis vont leur manquer. Ce n'est pas ce qui me fait peur, au contraire. Ce qui me fait peur, c'est de faire un break dans la musique. J'en ai déjà fait un de deux ans, et je l'ai amèrement regretté. Alors maintenant que je commence à m'épanouir dans la musique, je n'ai pas envie d'arrêter.
Mais je vais partir. Faire un stage en Allemagne pour retrouver ma fluidité, puis je m'envolerai pour le Québec trois ou quatre mois, quoi qu'il arrive. Je croiserai les doigts pour trouver une jolie demeure avec un piano et qu'à mon retour, Jacky m'ait laissé une petite place dans le choeur de jeunes.

Bref, moi qui ne voulais pas me révéler ce soir, c'est drôlement réussi ! Je ne sais pas très bien où je vais, et je n'ai personne avec qui partager tout cela. Pauline s'en est allée, elle a d'autres choses en tête et s'en fiche pas mal de mes états d'âme qui ne sont qu'une poussière par rapport aux siens. Et pour les autres, je n'ai jamais partagé de telles choses avec eux, ce n'est pas aujourd'hui que je vais m'y mettre.
J'avais oublié à quel point ça fait du bien d'écrire. Ecrire pour ne rien dire ... Mes mots n'ont sans doute ni queue ni tête, mais bon sang ce que ça fait du bien de se vider un peu le coeur.

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Commentaires
D
houla ! ds ma précipitation je ne demande pas comment vs allez !<br /> <br /> le mieux possible, je l'espère.<br /> <br /> daniela
D
merci de pouvoir accéder à votre blog.<br /> <br /> (pendant 30 jours comme indiqué (!))<br /> <br /> j'espère que pas de 'problèmes'' embêtant pr l'avoir ''cadenassé'' ?<br /> <br /> Je vais relire tt ça ce WE.<br /> <br /> Je me suis fêlé des cotes en tronçonnant de gros arbres (au-dessus de la toiture) rien de grave, mais ça fait 1 mal de gueux ! <br /> <br /> Bon WE, si c'est comme en Belgique, c'est pluie, grêlons & froid.(genre automne/hiver<br /> <br /> daniela
T
Oh et je voulais ajouter que je suis très content que tu aimes Nelligan. Mais que j'aurais dû te préciser qu'il faut le lire à petites doses. Sa mélancolie est contagieuse...
T
C'est moi où tu as changé ton billet?<br /> <br /> On en revient toujours au regard des autres, à ce qu'ils vont dire, penser... À la déception des autres autour de nous. Moi je pense que faire des choix, c'est difficile, ça l'est pour moi en tout cas. Je pense aussi qu'on a le droit de changer d'idée. Se construire est difficile. Savoir ce que l'on veut réellement aussi. Il y a des gens pour qui choisir c'est plus simple. Il suivent une ligne qu'ils ont déjà eux-même toute tracé... Ce n'est tellement pas mon cas. Alors je te comprend. <br /> <br /> Et si tu combinais un peu de la musique et du fait d'être prof? Prof de musique c'est envisageable? Je dis ça comme ça, je n'y connais rien en fait...<br /> <br /> Je suis heureux de te relire tu sais. Ici, ailleurs. Écrire ça fait du bien je trouve. <br /> <br /> Bonne fin de semaine Hochy!
T
C'est un peu triste, non? <br /> <br /> J'espère que tu reviendras écrire ici parce que j'aime bien te lire. <br /> <br /> <br /> <br /> Mais bon, je comprend... Même si je n'aime pas cette citation. Parce que moi aussi, j'ai l'art de décevoir les gens... Mais comme tu dis, "on est de bonnes personnes" non? ;)
J'aurais aimé être une artiste.
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