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J'aurais aimé être une artiste.

25 mars 2013

Quand l'doute est plus fort, faut pas glisser, tenir encore.

 

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« Rame. Rame, rameurs, ramez. On avance à rien dans c'canoë.
Là haut, on t'mène en bateau. Tu pourras jamais tout quitter, t'en aller ... »

_________________________________________________________________ Alain Souchon 

Aujourd'hui, j'ai envie de reprendre ma plume et de jeter quelques mots sur la toile. Je n'ai plus envie de me dévoiler, j'ai l'impression de ne plus rien avoir à dire. Mon existence est vide et personne avec qui partager les petits bonheurs de mes journées. Je me sens mélancolique, c'est peut-être la lecture de Nelligan qui me fait cet effet, je n'en sais rien.

J'ai commencé un stage en librairie et contre toute attente, je m'y sens bien. J'avais si peur d'aller travailler parce que je ne suis pas certaine d'être faite pour le monde du travail. Dire cela peut paraître prétentieux, mais ça ne l'est pas le moins du monde. Ce n'est pas du tout de la fainéantise, au contraire, je suis bosseuse et j'ai à coeur de bien faire lorsqu'on me confie une tâche. Seulement, je crois que je ne suis pas faite pour travailler en entreprise.
Confucius a dit : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » Alors je voudrais être écrivain ou pianiste. Mais je n'en ai pas les moyens ! Je suis loin d'être assez talentueuse pour me lancer là dedans. Et puis, la vie d'artiste ce n'est pas pour moi. Je n'ai pas cette fibre, je n'ai pas envie de sortir de ma bulle, elle est déjà bien trop fragile et critiquée comme ça.

J'aimerais reprendre mes études de Lettres, je n'aurais pas dû les abandonner. J'ai fait un choix un peu bizarre et personne ne me comprend vraiment. J'ai toujours été passionnée de littérature, et moi-même j'étais certaine de continuer à l'étudier jusqu'à la thèse. Et puis finalement, à la vue d'une simple brochure avec un violoncelle, j'ai pris un autre chemin. J'ai tenté les concours des écoles de commerce - un pari osé pour une littéraire. J'ai réussi mon concours et j'ai intégré l'école uniquement pour rentrer au conservatoire et reprendre plus sérieusement l'étude du piano.
Je n'ai pas rigolé tous les jours face à mes partitions de Beethoven ou Debussy, j'ai sué sur mes leçons de solfège et j'ai passé des heures à mémoriser des enchaînements d'accords pour progresser en accompagnement. Je n'ai pas l'étoffe d'une grande pianiste, mais j'aime ça. Les compliments de mes deux profs me font du bien, je suis toujours un peu sonnée lorsqu'elles me font des remarques positives. Ca me donne encore plus envie de continuer. J'ai soif d'apprendre et j'ai envie de me perfectionner, d'enrichir mon jeu et au fil des mois, je suis plus à l'aise au clavier, je déchiffre plus vite mes partitions et il m'arrive même d'improviser sur quelques accords ... chose que je ne me serais jamais risquée à faire auparavant !
Mais cette pratique intensive de la musique n'est pas tout. Il y a l'école de commerce à côté et il m'a fallu travailler d'arrache pied pour comprendre l'économie, la finance, le marketing et autres matières qui sont si éloignées de mes valeurs. Mais j'ai fini par m'y mettre, considérant que ces notions étaient de la culture générale. J'aime beaucoup apprendre et là, ce fût l'occasion de m'initier à des domaines que je ne connaissais pas. Seulement, je n'ai nulle intention de faire carrière là dedans !

Depuis quelques jours, je suis en train de m'avouer quelque chose qui m'écorche les lèvres car je n'ai jamais voulu y croire. Mais au fond, peut-être bien que j'aurais aimé être prof. Heureusement que personne de mon entourage réel ne lit ce blog, sinon il ou elle grimperait au plafond ! En effet, j'ai toujours clamé haut et fort que je ne voulais pas entrer dans le système, que je ne voulais pas perdre mes convictions et que l'éducation nationale était le meilleur moyen de me faire rentrer dans un moule qui ne me convenait pas. Mais surtout, je ne suis pas capable de me trouver devant une classe, je suis bien trop timide, je serais tellement impressionnée et mal à l'aise... Moi, le centre de l'attention ? Oh làlà non !
Mais lorsqu'un prof vient demander un conseil à la librairie, j'éprouve pour lui ou pour elle une certaine admiration, sans même savoir pourquoi. C'est bête, moi qui ai toujours critiqué les profs et déploré le fait que la plupart se laissait bouffer par le système. Beaucoup de profs ont perdu leurs illusions de jeune étudiant et ont oublié pourquoi ils faisaient se métier. Toutefois, j'ai eu la chance d'avoir plusieurs profs qui sortaient du lot, qui aimaient leur métier (et l'aiment toujours d'ailleurs) et ont su me transmettre leur passion. Et c'est pour ces profs que j'ai travaillé, pour eux que je suis entrée en Abibac puis en prépa. C'est grâce à ces personnes que je suis devenue l'étudiante sérieuse que je suis aujourd'hui, même si j'ai eu bien du mal à m'y mettre, au sérieux ! Ces profs sont des personnes extraordinaires que j'admire énormément. Et c'est à eux que je pense lorsqu'un prof arrive les yeux brillants de conviction et de passion à la librairie.
Seulement voilà, je n'ai pas assez de charisme pour être prof et me retrouver face à une classe. Si jamais j'arrivais à dépasser ma timidité et ma peur panique d'être au centre de l'attention, je me laisserais de toute façon bouffer et je n'arriverais pas à leur transmettre la moindre chose. Je rentrerais dans le moule et laisserais passer les injustices comme le font la majeure partie des profs, non par lassitude, mais par peur de m'exprimer !
Et pourtant, si je le pouvais, je m'inscrirais en fac de Lettres à la rentrée et j'irais jusqu'à l'agrégation. J'étudierais la musique en parallèle. Je retrouverais mon petit cocon à Metz et je pourrais participer sans difficulté à tous les projets de Jacky. Je ne dépenserais plus une fortune en billets de train. Je parviendrais peut-être à recoller les morceaux avec mes amis que j'ai tant déçus. Je verrais ma mamie toutes les semaines et je n'aurais plus peur à chacun de mes retours qu'elle me prenne pour une étrangère. Tout serait plus simple.
Mais comment puis-je dire à mes parents : « Ecoutez, j'ai eu les félicitations ce semestre, mon stage se passe bien et je bosse dur pour mon examen de piano, mais je vais arrêter l'école de commerce. Je suis désolée, c'est beaucoup d'argent foutu en l'air, mais j'aimerais reprendre mes études de Lettres à Metz. » Alors je vais prendre sur moi, terminer mon stage et préparer au mieux mon année de césure.

Ah oui, l'année de césure. Une année pour faire ce que je veux. Haha ! J'aimerais partir au Québec. Mais je crois que je ne mesure pas très bien ce que cela implique. D'abord, il me faudrait de l'argent et je ne peux pas demander un tel investissement à mes parents, ils en font déjà beaucoup. Et ensuite, si je pars au Québec je devrais arrêter la musique : le piano et la chorale. Pour le piano, je peux toujours trouver un professeur. En revanche, je ne trouverai pas mille choristes et un Jacky Locks outre Atlantique. 
C'est bête, lorsque les gens partent à l'étranger, ils se demandent s'ils vont pouvoir supporter la distance avec leur copain ou leur copine, ils se disent que leurs parents et leurs amis vont leur manquer. Ce n'est pas ce qui me fait peur, au contraire. Ce qui me fait peur, c'est de faire un break dans la musique. J'en ai déjà fait un de deux ans, et je l'ai amèrement regretté. Alors maintenant que je commence à m'épanouir dans la musique, je n'ai pas envie d'arrêter.
Mais je vais partir. Faire un stage en Allemagne pour retrouver ma fluidité, puis je m'envolerai pour le Québec trois ou quatre mois, quoi qu'il arrive. Je croiserai les doigts pour trouver une jolie demeure avec un piano et qu'à mon retour, Jacky m'ait laissé une petite place dans le choeur de jeunes.

Bref, moi qui ne voulais pas me révéler ce soir, c'est drôlement réussi ! Je ne sais pas très bien où je vais, et je n'ai personne avec qui partager tout cela. Pauline s'en est allée, elle a d'autres choses en tête et s'en fiche pas mal de mes états d'âme qui ne sont qu'une poussière par rapport aux siens. Et pour les autres, je n'ai jamais partagé de telles choses avec eux, ce n'est pas aujourd'hui que je vais m'y mettre.
J'avais oublié à quel point ça fait du bien d'écrire. Ecrire pour ne rien dire ... Mes mots n'ont sans doute ni queue ni tête, mais bon sang ce que ça fait du bien de se vider un peu le coeur.

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10 mars 2013

Un petit bonheur n'est pas le bonheur.

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« J'aime les plaisirs tout simples,
ils constituent le dernier refuge des êtres complexes. »

Oscar Wilde ________

Amiens tourne au ralenti aujourd'hui. Lorsque je sors de chez moi ce matin, la neige m'arrive presque jusqu'à la moitié de la jambe et une bourrasque de vent me décoiffe. Les routes ne sont pas dégagées, même les axes principaux et très peu de piétons se hasardent dans les rues pleines de neige et de verglas. Les lycées et les écoles sont fermés, les magasins n'ouvrent pas, seuls les étudiants de Sup de Co bravent les intempéries  pour suivre leurs modules. J'écoute Renaud déclamer sa poésie et je m'émerveille de toute cette neige. Lorsque j'arrive à l'école, Justine m'attend avec un grand sourire et nous découvrons le patio recouvert de neige, c'est magnifique. J'ai toujours aimé la neige, mais contrairement à chez moi, Amiens est trop proche de la mer pour avoir souvent l'occasion de connaître de telles chutes. Les Picards découvrent une réalité nouvelle alors que je retrouve le goût de mes hivers d'enfant.

La neige, un petit bonheur tout simple. Quand on a la chance de vivre quelque chose de fort, quelque chose de grand, quelque chose d'extraordinaire et de fusionnel, le reste nous paraît un peu fade. Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Cette phrase prend alors tout son sens. Mais lorsqu'on n'a pas cette chance, chaque instant de bonheur prend une ampleur démesurée. Un sourire, quelques mots, un mail, une étreinte, des notes de musique, une remarque positive, un fou rire, un clin d'oeil ... et puis une ville entière recouverte d'un tapis blanc et brillant.

« Nous sous-estimons souvent le pouvoir d'un contact, d'un sourire, d'un mot gentil, d'une oreille attentive, d'un compliment sincère ou d'une moindre attention ... Ils ont tous le pouvoir de changer une vie. » Changer une vie, peut-être. Illuminer une journée, sans aucun doute. J'aime me balader dans les rues, les écouteurs de mon iPod dans les oreilles et sourire aux passants. Je suis quelqu'un d'optimiste, je crois au bonheur et j'aimerais croire en l'amour. J'ai toujours aimé les petits plaisirs minuscules et je sais faire d'un rien une grande joie.

En revanche, je n'arrive pas à aborder les gens et à construire des relations. Mon arme, c'est l'écriture. Lorsque je suis en face des gens, il n'y a plus personne. Pourtant, j'aimerais les connaître, tisser des liens, savoir qui ils sont vraiment et aller plus loin que quelques sourires. Mais je n'y arrive pas. Il faut que j'apprenne à OSER ! https://www.youtube.com/watch?v=BI_HOPqcRFA 

Le sourire, c'est la parole des muets et la musique des sourds.

9 mars 2013

Je me souviens.

Coucher de soleil dans la Gaspesie

« La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands 
pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit. »

Oscar Wilde __________________

L'album Du coq à l'âme tourne en boucle dans la voiture de Maman. Mélanie et moi chantons à pleine voix Je suis grande sans comprendre toutes les subtilités des paroles. Je n'ai alors qu'une douzaine d'années. Quelques mois plus tard, je découvre Les Lettres rouges. Cet album est un véritable coup de coeur. C'est une début d'une longue histoire d'amour avec une artiste hors pair, la grande Lynda Lemay. Ce petit bout de femme me fait entrer dans son univers grâce à des histoires qu'elle raconte avec humour, légèreté et poésie. J'aime sa sensibilité. Je me retrouve dans ses paroles. C'est un coup de coeur et j'ai eu la chance de la voir sur scène et échanger quelques mots avec elle le quatre novembre deux mille dix. Un moment inoubliable.

Et puis, en écoutant attentivement la leçon de québécois, je tombe en amour de la Belle Province. Depuis lors, je rêve de m'envoler pour Montréal et parcourir le Québec à la rencontre de nos "cousins". Pas seulement un voyage de trois semaines, non, j'aimerais y vivre. Ne pas simplement visiter ou Québec, non, j'aimerais découvrir la Gaspésie, la région des Laurentides, les cantons de l'est ... Bref, j'en rêve si fort ! Rencontrer des gens, tisser des liens, me familiariser avec cette culture.

En Juillet 2009, je fais la connaissance de deux Québecois débordant d'enthousiasme qui me donnent encore bien plus envie de traverser l'Atlantique. Guylaine et Marc-André sont extraordinaires et en une semaine, ils parviennent à transmettre l'amour de leur pays à mille choristes. Un hommage aux plus belles chansons québecoises. Du Phoque en Alaska aux Gens du pays, en passant par Je voudrais voir la mer, Moi mes souliers, Les gens de mon pays, Je reviendrai à Montréal, Dégénérations, Mes blues passent pu' dans porte, sans oublier ma préférée : Une chance qu'on s'a. Une semaine aux couleurs du Québec, je ne pouvais rêver mieux ... Si ce n'est d'avoir les moyens de m'offrir enfin un billet d'avion pour y aller ! Jacky nous a promis que nous irions rendre visite à Marco à Saint-Pamphile et à Guylaine à New-Richmond pour chanter avec le Choeur de jeunes. Peut-être à l'été 2014 ... Mais j'aimerais y aller seule, comme une grande et y construire mes propres souvenirs, esssayer de choper l'accent que j'aime tant, y faire mes propres rencontres et avoir la chance de découvrir ce pays. 

Au fil des années, je tente de concrétiser ce projet un peu fou d'aller vivre outre-Atlantique mais malheureusement, on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie. J'ai des rêves plein la tête, mais s'il en est un qui me tient particulièrement à coeur, c'est celui-là. « Dans mon pays on a des rêves parfois trop gros, jamais trop bleus. » On dit que l'avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves. Alors pourquoi pas ?

 

7 mars 2013

Nur wahre Freunde hinterlassen Spuren in deinem Herzen.

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« Une vraie amie sera toujours là, peu importe l'heure ou la situation. Juste sa présence peut nous rendre le sourire & nous changer les idées avec peu ou n'importe quoi. Avec cette personne, chaque moment ou chaque connerie prend de l'importance dans notre vie. Une vraie amie nous apprend & nous fait réaliser des choses. Cette personne très chère à nos yeux accepte nos décisions, nous comprend & prend toujours en considération notre point de vue. Une vraie amie, c'est une personne avec qui tu es complice, savoir ce qu'on veut dire avec un simple regard ou une pensée sans même avoir besoin d'ouvrir la bouche. Une vraie amitié dure éternellement. »

J'ai été naïve d'y croire. On* m'avait bien dit que l'amitié éternelle n'existait pas et je n'ai pas voulu y croire. J'étais bien bête. Les années passent, une à une, et cela fait toujours aussi mal.

Un jour, j'ai rencontré sur Internet un bout de femme étonnant. Elle était bretonne et d'un bout à l'autre de la France, nous avons partagé des milliers de choses. Nous nous écrivions des dizaines et des dizaines de textos tous les jours (avant l'arrivée des SMS illimités) en bousillant nos forfaits. Elle m'envoyait du sable et des mots en chinois. Je lui apprenais le patois de ma grand-mère. Nous nous écrivions des lettres de plus de deux cents grammes parfois. Elle m'a dit un jour : « Tu sais, une des choses que j'aimerais tellement vivre, c'est t'entendre jouer du piano. » J'étais son SuperNesquick qui l'aidait à relever les défis de sa journée. Le son de sa voix parvenait à me calmer et elle m'aidait à envisager l'avenir de manière plus sereine. Nous lisions des livres ensemble, nous nous attendions au milieu de la nuit pour progresser en même temps. Elle croyait en moi et aurait été ma première lectrice. Nous étions là l'une pour l'autre dans n'importe quelle circonstance. Nous nous aimions. Un véritable lien d'amitié, malgré l'écran et les kilomètres qui nous séparaient. Un lien que nous étions les seules à comprendre. Un lien qui était peut-être trop beau pour être vrai.

Elle m'a promis que ça durerait. « Toi. TOI ! Je laisserai pas notre histoire se terminer comme ça. Je te le promets. Je t'aime tellement. » Elle m'a dit de ne pas m'inquiéter. Pourquoi les gens font-ils des promesses en l'air ? Un jour, tout est parti en fumée. Le trois mai deux mille dix, un texto a tout balayé. Comme s'il n'y avait jamais rien eu. Quatre vérités qui m'ont fait tomber plus bas que terre. Quatre vérités. Je ne suis pas assez bien pour elle. Ses mots m'ont blessée et aujourd'hui encore, ils m'empêchent d'avoir confiance en moi. Je relis nos échanges sans comprendre. Je me demande comment nous avons pu en arriver là. People always leave. J'aurais dû le savoir. Et le pire, c'est qu'ils ne reviennent pas. Lorsqu'on s'appelle Léa et qu'on est Bretonne, on a bien trop de fierté pour revenir et se dire que l'amitié en valait peut-être la peine. Je passe parfois des nuits entières à me demander pourquoi. Mais à quoi bon ? They never come back. She won't come back.

Depuis, je me suis promis de ne plus m'attacher aux gens, de ne plus accorder ma confiance si facilement. J'ai lutté, je ne me suis liée à personne durant deux ans, je me suis éloignée de mes amis de lycée, j'ai compliqué les choses avec la personne qui en sait le plus sur moi et j'ai été incapable de bâtir une relation avec qui que ce soit. Et puis deux filles extraordinaires ont pris de l'importance dans ma vie, j'ai recommencé à croire que l'amitié était possible, mais toujours en marchant sur la pointe des pieds. Et un jour, j'ai débarqué à Amiens dans mes petits souliers et d'autres personnes sont entrées dans ma vie. Elles ont su faire tomber le masque, elles ont su me réapprendre à faire un peu confiance et même si je vis sans cesse dans la crainte que le lien se brise, je vis. J'avance sur un fil, mais je vis. Je me confie parfois à la mauvaise personne, mais je vis. J'ai peur, mais je vis.

Sa vie a repris son cours, sans moi. Dans la mienne, il y a un avant et un après. Je n'ai plus jamais donné à personne ce que je lui ai donné à elle. J'aimerais la rencontrer, enfin. Qu'elle me raconte sa vie, qu'on échange nos états d'âmes, qu'elle me prenne dans ses bras et me dise que tout ira bien. Tout ira bien. Tout ira bien ...

5 mars 2013

Je me lâche la main.

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Mais je me lâche la main, je m'éloigne de moi
Je me retrouve au matin sur la mauvaise voie
Quand on se perd en chemin, comment venir à bout de ces efforts inhumains qui nous mènent à nous ...

Si j'étais moi, ni les pages à écrire, ni de trouver les mots pour le dire ne me ferait peur. Si j'étais moi. Si j'étais moi ... Lâcher prise. Ces deux petits mots qui me feraient tant de bien. Lâcher prise. Stopper mes pensées. Agir sans réfléchir, parler sans peser mes mots, sans penser aux conséquences, même minimes, que la moindre de mes paroles pourrait provoquer. Oser la spontanéité. Mettre de côté cette peur d'aborder les gens. Ne plus avoir peur de décevoir. Descendre les gens de leur piedestal. Accepter mes failles et la personne que je suis. M'aimer comme je suis.

« Ich träume davon, dass jemand mich annähme, einfach so wie ich bin, mit meinen ungereimten Wünschen, unfertigem Charakter und alten Ängsten. Ich träume davon, dass ich mich nicht verteidigen muss, nicht erklären und kämpfen muss, dass einer mich liebt. » Mais avant tout, je devrais peut-être apprendre à m'aimer moi-même, telle que je suis, avec mes désirs qui ne riment parfois à rien, mon caractère compliqué et mes plus grandes craintes. Arrêter de me battre avec moi-même, parce que le droit à l'erreur, personne ne me le donnera si je ne me l'accorde pas moi-même. Apprendre à m'aimer, arrêter de me regarder dans la glace avec un profond dégoût et de penser à la personne que je suis avec un si grand mépris. M'aimer moi-même pour laisser les autres m'aimer. Je n'y avais jamais trop réfléchi, mais peut-être est-ce la clef.

Et pourtant, je ne vois pas. « A ta manière, tu es une étoile. Timide, enjouée, souriante, rieuse, sympathique, enthousiaste, passionnée, courageuse, généreuse, bienveillante, altruiste ... » J'ai beau chercher, essayer de me reconnaître dans ces termes, je ne suis pas une étoile. Un jour, ma prof de religion a écrit dans mon carnet de poésies que le jour où j'aurai rendu quelqu'un heureux, alors j'aurais accompli ce que je devais accomplir sur cette Terre. Et je n'ai jamais su rendre quelqu'un heureux. Personne n'a jamais voulu partager ma vie et goûter à ce que j'ai à donner. Peut-être suis-je passionnée et enthousiaste. Peut-être que sous la carapace, il y a une belle personne. Mais j'en doute très fort. Personne n'a vu en moi cette beauté, personne n'a voulu s'y attarder et je fais fuir toutes les personnes auxquelles je tiens. Une rencontre qui a changé ma vie ? Je pourrais parler de beaucoup de personnes qui sont importantes dans ma vie et sans qui je ne serais pas la même aujourd'hui. Des personnes qui oui, ont changé ma vie. Mais n'en citer qu'une seule, pour le moment, non.

Evidemment, j'ai une vie que beaucoup peuvent m'envier. J'ai deux parents qui m'aiment, une soeur géniale et toujours là pour moi, une cousine avec qui je partage ma passion pour la musique, une bande d'amis du lycée et des personnes à qui faire confiance quand j'ai quelque chose sur le coeur. Je suis dans une grande école qui coûte cher et je vais probablement réaliser mes rêves de départ à l'étranger l'année prochaine. J'étudie le piano au Conservatoire et je chante avec monsieur Jacky Locks toute l'année et quatre autres chefs adorables l'été. J'entretiens une merveilleuse correspondance avec un écrivain que j'admire. J'ai des échappatoires saines dans la musique et l'écriture.

Oui, il y a beaucoup de positif dans ma vie et aujourd'hui, je suis reconnaissante pour toutes ces choses qui me font avancer et qui font que mon sourire est sincère la plupart du temps. Mais il me manque quelque chose pour m'épanouir. Il me manque quelqu'un à mes côtés. C'est égoïste, mais j'ai envie de ma part de bonheur. Quand je vois tous ces couples dans les gares, dans la rue, à l'école, sur Internet, j'ai un pincement au coeur car je sais que je manque quelque chose. Je sais que le bonheur se multiplie lorsqu'on le partage, et même si j'ai des amis sur qui compter et une famille en or, cela ne suffit pas. J'aimerais trouver ma moitié. J'ai vingt-et-un ans et égoïstement, je voudrais avoir le droit d'aimer. La chance d'aimer. Le bonheur d'être aimée ...

 

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2 mars 2013

& si ...

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Ecrire au fil de la plume, se laisser aller et oublier tout le reste. 
Oublier les autres. Oublier leur regard. Oublier qu'on a peur de les décevoir. Oublier qu'on les aime trop. Oublier les convenances. Oublier de sourire. Oublier de se détester. Oublier le temps. Oublier.

J'aurais aimé être une artiste. J'aurais aimé enchanter l'auditoire avec quelques mesures de piano à peine. J'aurais aimé savoir improviser quelques notes. J'aurais aimé toucher l'âme des gens en caressant les cordes d'un violoncelle d'un coup d'archet. J'aurais aimé avoir une belle voix et chanter mes rêves et mes désillusions. J'aurais aimé m'assoir sur un banc et dessiner la vie qui m'entoure, croquer les passants et saisir une émotion d'un trait de crayon. J'aurais aimé être douée avec un appareil photo entre les mains. J'aurais aimé que les mots m'aiment.
Un jour, quelqu'un m'a dit que les chefs d'oeuvre littéraires ne pouvaient naître que sous l'emprise de l'alcool. Et il a ajouté : « Tu te rappelleras de ce qu'un petit con t'a dit. » Je n'ai pas osé lui dire, mais ce garçon est tout sauf con.

Méchante. Trop sensible. Naïve. Insignifiante. Egoïste. Pèse trop mes mots. Aucune confiance en moi. Peu à l'aise en face des gens. Maladroite. Crois trop en l'humain. Grande capacité à décevoir. Difforme. Ringarde. Trop investie. Perfectionniste. Influençable. Trop émotive. Envahissante lorsque j'aime. Besoin de temps pour grandir et comprendre. Piètre musicienne. Rêveuse qui vire au ridicule. Etourdie. Timide. Excessive. N'oublie rien, même sans le vouloir. Immature. Stupide. Trouve trop rarement les mots justes. Bordélique. Peu ponctuelle. Aime les choses désuètes. Moqueuse. Amère. Impatiente. Asociale. Se réfugie derrière l'écrit. Stressée. Compliquée. Bien trop idéaliste. Aucun charisme. Peine à tirer les leçons de mes actes. Souvent débordée. Jamais là au bon moment. Rancunière. En attend trop des gens et de la vie. Bornée et têtue.
La liste est loin d'être exhaustive ... Comment voulez-vous que je me regarde dans la glace le matin ? Ce n'est pas de l'humilité, c'est de la lucidité.

2 mars 2013

It was just a kiss.

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Avec la meilleure volonté du monde, je n'arrive pas à oublier.

Il était gentil. Il m'écoutait. Ca aurait pu être une jolie soirée. Nous parlions de musique, de choses et d'autres. Sa main effleurait de plus en plus souvent mon bras. J'étais partagée entre un sentiment de curiosité et de crainte. Dans ma tête, les questions défilaient à cent à l'heure sans que je sois capable d'y apporter la moindre réponse. Des musiques de films tournaient en boucle dans la pièce et cette ambiance me montait à la tête. J'avais envie de fermer les yeux, me laisser envahir par la musique, de me laisser aller. Seulement, j'étais dans un appartement inconnu, avec un inconnu et je consacrais le peu de lucidité qu'il me restait à cette lutte contre moi-même. Ne pas trop parler, ne pas lâcher prise, ne pas m'abandonner.

Et puis j'ai fini par perdre le contrôle. Lentement, son visage s'est avancé vers le mien. Il me demandait sans cesse pourquoi j'étais venue, pourquoi il me plaisait. Je n'en savais rien. Pour la première fois de ma vie, quelqu'un s'était intéressé à moi. Pour la première fois, quelqu'un avait posé un regard différent sur moi. Ca m'avait fait du bien de sentir que finalement, j'étais peut-être comme les autres filles, que je n'étais pas aussi repoussante que l'image que me renvoie mon miroir tous les matins. 

Son nez se trouvait tout contre le mien et ses yeux bleus étaient plongés dans mes prunelles marron. J'ai à peine eu le temps de glisser quelques mots avant que ses lèvres n'effleurent les miennes. Ce n'était pas désagréable, mais sa langue a immédiatement cherché à franchir mes lèvres qui ont fini par céder assez rapidement. Je commençais à me sentir enfermée, je pensais à un autre garçon, ce n'était pas lui que je voulais embrasser. Il n'était pas mon prince charmant et je m'en suis voulue d'échanger ce baiser avec quelqu'un qui n'était rien pour moi et ne m'aimait pas pour ce que j'étais. Pourtant, il continuait et je me laissais faire sans opposer de résistance alors que ma tête me criait de m'en aller. Puis sa main s'est abandonnée sur mes jambes, elle remontait lentement le long de mes cuisses et je me suis alors levée d'un bond. Il était allé trop loin.

Lâcher prise, la belle affaire. 

2 mars 2013

♪ Fa mi ré do si la si do si la la ... Je suis

♪ Fa mi ré do si la si do si la la ...

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Je suis amoureuse de ce morceau. Quelques notes, faciles à jouer. 
Et pourtant, ces notes me rappellent son sourire.

La musique adoucit les moeurs. Celui qui a dit ça ne sait pas à quel point il avait raison.

« Un piano doit être un ami, c'est à dire un confident qui essuie nos rages. » disait Félix Leclerc. Je n'ai ni le talent et la maîtrise de François-Frédéric GUY, ni la sensibilité de Marceau. Je ne suis qu'une piètre musicienne. Mais derrière mon piano, je me sens bien, sans trop savoir pourquoi, je suis heureuse. Je regrette simplement que ce ne soit qu'un bonheur égoïste, je n'ai pas le don d'enchanter les autres avec mon interprétation.

Un jour, mon prof de piano a plaqué les premiers accords d'un Nocturne de Chopin sur le clavier et j'ai été saisie d'un frisson. C'était un coup de coeur comme je n'en avais alors jamais eu. J'avais quatorze ans. En rentrant chez moi, j'ai passé des heures à m'acharner sur ces quelques notes, sans réussir à déchiffrer correctement la moindre mesure. Il me faudra plusieurs mois pour placer à la fois les bons accords, le rythme ou encore les nuances, mais ce n'est qu'au bout d'un an ou deux que j'ai réussi à trouver ma propre interprétation.
Et aujourd'hui encore, lorsque je joue ou que j'écoute ce Nocturne, j'ai des frissons. Pourquoi ce morceau me fait-il autant d'effet ? Derrière mon clavier, je passe par toute une palette d'émotions merveilleuses qui se figent dans un silence après la dernière note ...

En parlant de piano, évidemment je pense à Marceau. J'aurais aimé que ce vingt-neuf juillet deux mille dix n'existe pas. J'aurais aimé que Julie ne vienne pas nous annoncer cette nouvelle en plein milieu d'une chanson de Balavoine. J'aurais aimé ne jamais prendre conscience de l'horreur de la situation lorsque Guylaine a prononcé ces mots : « Mes choristes d'amour, il nous arrive quelque chose de particulier dans notre vie de Fous Chantants. Nous avons appris aujourd'hui que Marceau s'était enlevé la vie. » J'aurais aimé retenir mes larmes.
J'aurais aimé le connaître. J'aurais aimé oser l'aborder. J'aurais aimé lui écrire. J'aurais aimé lui dire toute l'admiration que j'avais pour lui. Je rêvais de prendre ne serait-ce qu'une demi-heure de cours avec lui. J'aimais la façon dont il comprenait Jacky à travers un regard, un clin d'oeil. Si seulement j'avais pu lui dire tout cela.
Mais il n'en saura jamais rien. Ma peine est sans doute déplacée par rapport à toutes ces personnes qui le connaissaient. Mais à chaque fois que je suis au clavier, il y a comme une ombre auprès de moi. Je lui dédie mes plus belles interprétations, sans jamais espérer lui arriver un jour à la cheville.

« La musique ça fait vivrerencontrer, partager et aimer.
Tu as choisi de partir sans un mot sans une note.
Sache que désormais nous les ferons vibrer pour toi Marceau.
Derrière chaque touche, le long de chaque corde persiste
une image, un souvenir, un rire qui accompagnera nos chants.
Tu as rejoint le Paradis Blanc ... 
Anime-le
 de tes doigts d'or. »

 

 

2 mars 2013

Si j'étais moi.

 

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Je suis passionnée de musique. J'aime marcher dans les rues de Paris. Je perds la notion du temps lorsque je joue du piano. J'aime passer des moments en famille. J'ai des coups de coeur inexpliqués pour les gens. Je craque pour l'accent québécois. Je suis victime de la procrastination. J'aime la littérature. J'aime voyager. Je ne suis pas très ponctuelle. J'aime passer du temps avec mes amis. J'aime rire. Je suis bordélique. J'ai un mal fou à aborder les gens. J'aime aller à un concert. Je pèse trop souvent mes mots. J'aime prendre le métro. J'aime la rue Taison à Metz et la Cour des Grands. J'ai du mal avec les compliments. J'aime être au milieu d'un choeur et avoir des frissons lorsque nos voix résonnent. J'aime faire sourire les gens. J'ai une grande soeur extraordinaire. J'aime partager mes lectures avec ma Maman. J'aime les balades à moto avec mon père. Je n'arrive pas à exprimer mes sentiments à l'oral. Je déteste faire pleurer les gens, même de joie ou d'émotion. J'aime les citations et les belles phrases. Je considère la folie comme une qualité. J'aime Metz. J'aime être bouleversée par un livre, un film, une musique. J'aime me balader dans les rues de Prague la nuit et rester les heures sur le pont Charles à admirer le Hradčany qui se reflète dans l'eau. J'aime la musique classique. Je n'accorde pas facilement ma confiance, pas même à moi. J'aime aller à l'Arsenal. Je suis amoureuse de la Normandie. J'ai une peur bleue de décevoir les gens. J'aime les photographes. Je rêve d'aller au Québec et en Acadie. J'aime marcher dans la neige. Je fais partie de la merveilleuse famille des Fous Chantants. J'ai une admiration sans bornes pour deux pianistes de talent. J'aime écrire et j'aimerais que les mots m'aiment. Je pense que beaucoup de choses se jouent dans un regard. J'aime m'allonger dans l'herbe au soleil. J'aime Berlin. J'aime la Gare du Nord. J'ai rencontré une flûtiste géniale. Je suis allergique aux fautes d'orthographe. J'aime l'hiver. J'aime marcher pieds nus. J'aime les photomatons. Je pourrais passer ma journée dans une gare ou un aéroport à observer les gens. Je crois que le bonheur m'attend quelque part. J'aime la Bretagne et la mer déchaînée. J'aime chanter. J'aime les petits plaisirs simples. J'ai peur de moi. Je rêve de jouer du violoncelle. J'aime écrire et recevoir des lettres. J'aime rentrer de Metz avec mon père et chanter Lady Marlene. J'aime l'allemand. Je tombe amoureuse des gens. J'aime partager mes découvertes et mes émotions. J'aime conduire seule la nuit avec la musique à fond. Je trouve que le temps est un salaud ...

 

2 mars 2013

1 mètre 75 et quelques kilos en trop d'espoir.

 

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Être fort, c’est rayonner de bonheur quand on est malheureux.
C’est essayer de pardonner à quelqu’un qui ne mérite pas le pardon.
C’est donner sans retour.
C’est rester calme en plein désespoir.
C’est être joyeux quand on ne l’est pas.
C’est sourire quand on a envie de pleurer.
C’est faire rire quand on a le cœur en morceaux.
C’est se taire quand l’idéal serait de crier à tous son angoisse
C’est consoler quand on a besoin d’être consolé soi-même.
C’est croire en ceux qui ne croient pas en eux-mêmes.

 

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J'aurais aimé être une artiste.
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