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J'aurais aimé être une artiste.
10 août 2014

Ces choses qui n'existent jamais tant ...

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Lorsque j'ai du quitter Brenda le lendemain de son anniversaire, je me suis accrochée à elle et Denver a presque du me décrocher. Je n'avais aucune envie de défaire mon étreinte pour monter dans le van et laisser derrière moi ce petit bout de femme incroyable qui m'a accueillie comme si j'étais sa fille, qui m'a rendue si heureuse pendant les deux mois où j'ai partagé son quotidien et qui a relevé le défi de me faire me sentir à l'aise dans une famille inconnue à l'autre bout de la terre. J'ai vécu des moments mémorables en Afrique du Sud et rencontré beaucoup de personnes assez extraordinaires, et pourtant la plus belle chose qui me soit arrivée au Cap, c'est d'avoir trouvé en Brenda une seconde maman.

J'ai du finir par relâcher mes bras pour partir, et Brenda a pris mon visage entre ses mains, elle m'a embrassée et m'a dit qu'elle attendrait patiemment le jour où elle reverra mon grand sourire au portail de sa maison. Puis elle a ajouté en murmurant :  : "I love you to the moon and back. You are such a beautiful person." Les larmes ont redoublé, je l'ai serrée une dernière fois dans mes bras et je suis montée dans le van à contre coeur. Denver m'a laissé quelques minutes pour me ressaisir, puis il a entamé la conversation. Je m'en suis beaucoup mieux sortie qu'à mon arrivée où je ne comprenais pas un mot à ce qu'il me disait ! J'ai embrassé la ville du regard pendant tout le trajet à l'aéroport, je savais très bien que je n'y retournerai pas de sitôt.

Ca fait bientôt deux mois que je suis rentrée et je commence tout doucement à flancher. Je suis seule à la maison et j'ai de plus en plus de mal à dealer avec mon quotidien. J'ai la chance d'avoir un travail et je n'ai pas à me plaindre. Mais je me sens à l'étroit, je ne suis pas moi-même et j'étouffe un peu. En Afrique du Sud, j'ai goûté à la liberté, j'ai vécu près de grands espaces naturels dont j'ai toujours rêvé et j'ai même appris à aimer ma propre compagnie, alors rester assise sur mon steak devant un ordinateur qui me donne mal à la tête est une réalité à laquelle j'ai un peu de mal à m'adapter. Je sais que je n'ai pas le droit de cracher dans la soupe, c'est juste que j'ai peur de m'enfermer dans une routine que je déteste, je ne veux pas me fabriquer un avenir qui ressemble à ça. Pitié non !

La seule personne que j'ai vraiment envie de voir pour parler de tout ça et vider mon sac, c'est Caroline. Je crois qu'elle seule peut me comprendre, elle seule peut avoir une idée de l'ampleur des sentiments qui m'habitent, elle seule peut comprendre à quel point Brenda me manque, elle seule sait de quoi je parle. Je suis lassée de dire à tout le monde que j'ai passé deux mois extraordinaires en Afrique du Sud et raconter quelques anecdotes à des gens qui m'écoutent d'une oreille polie et distraite. Je sais que je ne peux pas leur en demander davantage, ils sont déjà bien gentils de m'écouter alors qu'ils s'en fichent ou ont un pincement au coeur car ils ne peuvent pas voyager. Je me sens terriblement égoïste, alors j'étouffe tout ça et je ne parle de l'Afrique que lorsqu'on me pose des questions. J'essaye de ne pas trop m'emballer, de ne pas trop montrer que je suis en train de faner depuis que je suis de retour, de trouver un juste milieu pour ne pas craquer et ne pas paraître trop arrogante aux yeux des gens. Mais le soir dans mon lit, c'est une toute autre histoire ...

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